Au départ, la navigation de plaisance avait un but utilitaire pour les pêcheurs en Martinique. Mais au fil du temps, son rôle a évolué.
En 1985, le Tour de la Martinique des Yoles Rondes a vu le jour. Une compétition grandiose qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes venues assister à un spectacle passionnant mettant en scène des voiles colorées fendant les eaux à la recherche de la victoire.
Cette activité compétitive est devenue plus qu’un simple sport ; elle est désormais une représentation symbolique et une source de fierté aux quatre coins de la Martinique.

En Martinique, la course de yoles est bien plus qu’un simple sport ou événement – c’est quelque chose qui fédère toute la population. Pendant des décenies, cette embarcation a été utilisée pour la pêche jusqu’à son évolution vers ce que nous connaissons aujourd’hui comme le canot rapide et élancé utilisé dans les courses traditionnelles autour de l’île chaque juillet depuis 1985. Cette ancienne tradition représente aujourd’hui une part importante du patrimoine local.

La yole

Grâce à une maîtrise créative des techniques navales, un type unique de bateau de pêche a été développé. La yole mesure environ 6,50 mètres de long et est étroite, sans quille ni gouvernail ; sa stabilité dans l’eau n’est possible que grâce à une armature en bois verticale qui soutient les planches qui forment la structure de sa coque – fabriquée grâce au savoir-faire transmis de génération en génération par les charpentiers de marine. L’exploit de créer un objet aussi polyvalent et léger à manœuvrer impose le respect à ceux qui l’ont créé !

La yole subit une transformation moderne, passant d’une forme exclusivement ronde à une forme avec des bords relevés qui permettent une plus grande stabilité et une plus grande vitesse. Pendant des siècles, seul le bois de Martinique était autorisé comme matériau de construction. Cependant, les constructeurs d’aujourd’hui se tournent souvent vers l’acajou blanc ou les variétés importées de Guyane en raison de leur légèreté qui permet de meilleures performances sur l’eau.
Le montage de mâts côtiers ou de coûteuses versions en carbone complète ce design classique de voilier qui a été maîtrisé au fil du temps par des maîtres artisans du monde entier.

La consécration de l’UNESCO

La Yole, discipline sportive appréciée et symbole du savoir traditionnel en Martinique, a fièrement reçu la reconnaissance de l’UNESCO. Cette reconnaissance prestigieuse honore les générations passées qui ont cultivé leur expertise unique pour une préservation future – préservant ainsi des coutumes intemporelles vitales pour notre culture aujourd’hui.

L’équipage : des demi-dieux

La yole est dirigée par un « patron » chevronné, secondé par des assistants skippers expérimentés et un pourvoyeur qui contrôle les voiles. À leurs côtés, une dizaine de membres d’équipage formés au bwa-dressés utilisent des techniques de navigation spéciales pour équilibrer le navire en fonction de la force du vent – tout cela fait partie de cette expérience maritime unique !